La place des Mosaïques dans son contexte historique.
Figure 1.19 : Place des Mosaïques |
Le quartier des Arénas, mis en chantier dans les années 80 dans le cadre d’une ZAC, est le principal quartier d’affaires de Nice, dans la proximité immédiate de l’aéroport international de Nice-Côte d’Azur. Sa construction répond au désir des acteurs politiques et économiques de Nice de positionner la ville sur l’échiquier des grandes métropoles en la dotant d’un quartier d’affaires pouvant accueillir les sièges d’entreprises et en faire un pôle d’attraction. La proximité de l’aéroport et la présence de structures d’hébergement haut de gamme renforcent son attractivité. Bordé de tous les cotés de grands axes de communication routière, le quartier prend la forme d’une cité des affaires, composée de tours de bureaux en verre qui s’érigent sur une dalle couvrant un grand parking souterrain. Plusieurs cheminements piétons relient les immeubles du quartier, ainsi que trois places : la place des Mosaïques, au centre du quartier, la petite place Galaxie à l’extrémité ouest, et le grand parvis des Arénas à l’est, faisant fonction d’interface avec le parc floral Phoenix. Le quartier est actuellement en cours d’achèvement par la construction de nouveaux immeubles de bureaux et, probablement des structures dédiés aux loisirs, sur ses marges septentrionales.
Le quartier est conçu dans l’esprit de l’architecture postmoderne qui se veut comme une réaction violente vis-à-vis du modernisme et de sa monotonie. Cet esprit postmoderne se retrouve dans l’architecture des bâtiments et dans leurs formes : hyper-modernité des façades en verre, lignes courbes, retour d’ornements et d’une rhétorique monumentale (sculptures, arc monumental). Centre focal du quartier, la place des Mosaïques contribue à ce renouveau stylistique. Elle doit son nom aux compositions de mosaïques de l’artiste Maurice Calka, qui la recouvrent entièrement. Avec ses bâtiments prestigieux elle participe pleinement à la rhétorique d’hyper-modernité du quartier des affaires de la métropole azuréenne.
D’un point de vue urbanistique, en revanche, la configuration de la place se situe dans la continuité des réalisations des décennies précédentes. Place sur dalle, bordée par des bâtiments qui ne s’alignent pas sur rue mais se disposent librement sur une surface, entièrement piétonne avec accès automobile en sous-sol, déconnectée du réseau de la voirie urbaine. Le statut de la place et de la voirie interne au quartier présentent la même ambigüité que celle des cités HLM ou des complexes de bureaux des années précédentes : entièrement gérée par la CCI et l’Association Syndicale des copropriétaires de l’Arénas, elle ne fait pas partie juridiquement de l’espace public de la ville de Nice. Les activités qui peuvent s’y localiser sont ainsi agrémentées uniquement en fonction des services rendus aux employées des bureaux environnants.